• Barbelivien ou ce qu il reste de mon premier amour

    Elsa,
    Elsa, les manèges de Berlin tournent dans le froid
    Elsa, la chanson des marins n'a plus rien de toi
    Elsa, le soleil ce matin ne brille pas pour moi
    Elsa, le printemps qui revient ne me guérit pas.

    Je me souviens de ces yeux là,
    Moitié bleu moitié lilas,
    Beaux comme un air d'opéra,
    Je vis mais je ne dors pas.

    Un peu mievre comme chanson d'amour me dirais tu Blogg si tu avais une bouche pour parler. Certes je te l'accorde. Mais cette chanson vois tu, si tu avais des yeux pour voir (promis j'arrete), dans sa niaiserie top cinquantesque me ramene à l'amour, mon premier.
    Je parle de ceux qui pique à la gorge, qui font pleurer les Volcan(e)s meme ceux d'Auvergne.

    Ce premier amour est resté parfaitement pur. pas de trace de doigt sur la couverture, pas de page cornée.Forcement, je n'y ai pas touché, je l'ai frolé a peine et encore, de loin, meme pas tendu la main vers lui en fait.
    Dans cette histoire, nous etions deux : moi dans le role principal, elle sans le savoir dans une participation figurative.
    bon et quel rapport avec la chanson de Barbelivien ?
    le rapport, c'est la patinnoire, évidement.

    C'etait en cm2. je suis parti en classe de neige. Premier evenement notable de ma petite vie.Aujourd'hui, pour revivre quelque chose de la meme ampleur faudrait au moins que j'aille sur mars ou que je couche avec Sharon Stone voire ... que je couche avec Sharon Stone sur Mars.

    la fois des premières fois.
    Première fois que je quitte ma famille,
    première fois que je peux lire mon nom de famille sur mes culottes,
    première fois que je prends le train,
    premier appel en PCV,
    premier coup de foudre,
    et bien sur, Premier vent, celui de la montagne parait il, est bon pour la santé, ca tombe bien, je l'ai pris de plein fouet.

    Un premier amour qui donnera le LA à ma vie sentimentale future (le 440, celui de la tonalité du téléphone, de la fermeture des portes dans le métro).

    Il y a toujours une raison évidente a un amour impossible, un mari jaloux, une acné trop prononcée, un taux d'alcoolémie insuffisant, un avis de non imposition, une myopie de chauve souris, enfin dans mon cas c'etait presque pire, elle etait en 6ème. Autant dire d'un autre monde, celui du collège, celui des emplois du temps variables et des un prof par matière; élémentaire comme impossibilité, d'autant plus qu'on etait meme pas du meme quartier peut etre meme pas du meme département : elle aurait pu venir de chine ca n'aurait pas été pire.

    Je l'aimais pourtant et ce des le premier regroupement, le premier réfectoire. Je savais que meme pour juste lui parler il me fallait plus qu'un miracle, tout dyslexique que j'etais. Je passais pourtant la semaine à la croiser, à la dévisager, éblouis par tant de beauté comme Zidane devant son premier ballon, Mao devant son premier col, Paris Hilton devant son premier string.
    Bouche bée, yeux de loup facon Tex Avery, mains moites, fréquence cardiaque à un niveau aérobique. 
    A chaque rencontre je frôlais l'hypoglycémie.

    Patinoire de Briançon, les enfants glissent innocemment sur la glace froide, les mains gantés, on ne sait jamais. Le nez qui coule, la bouche crachant poumons dans une buée facon cheminée d'usine, les pieds torturés par des patins a la mauvaise pointure, dans les cris de joie couvrant à peine la musique FM des haut parleur géants.

    On s'amuse. On pleurt. On rit. il y a des méchants et des gentils ...

    Ma dernière chance. demain c'est le départ. Elle est la avec ses copines qui ne la quittent jamais. son escorte. une véritable milice. la piste est bondée, je ne vois qu'elle. Elle ne glisse pas, elle danse. je tente malgré un équilibre précaire une approche facon Candeloro (sans les colants) mais je peux a peine la suivre et quand mes yeux accrochent enfin les siens c'est la chute.

    aie ! ouille ! ca fait mal.

    bon, une histoire d'amour qui se finit le cul sur la glace a 1000 km de chez vous avec en musique de fond Elsa de Barbelivien ca marque :

    dans la gorge une angine (dites ahh !!) 
    sur les fesses des bleus (et des violets aussi)
    dans le coeur l'image d'une fée en patin inaccessible,
    et dans la tete, meme 15 ans apres ... Elsa de Barbelivien

    je me souviens de ces yeux la lala lalala ...


  • Commentaires

    1
    kisha
    Vendredi 3 Juin 2005 à 17:01
    premier amour..
    Tu me replonges dans mes souvenirs... joli post en tous cas.. bonne soirée à toi, Candeloro..
    2
    Khalya
    Dimanche 12 Juin 2005 à 18:41
    Je ne connais pas la chanson
    mais ça me rappelle mon premier amour qui passait son temps à se moquer de moi à l'heure du repas dans le réfectoire de la classe de neige. Et qui faisait s'esclaffer toute la tablée. Il avait deux ans de plus que moi, et faisait aprtie du groupe des confirmés chez les skieurs. Mes sentiments eux sont mort dans la neige où j'avais chuté une millième moi débutante plus que maladroite. Le groupe des confirmés est passé à ce moment là. Lui s'est moqué encore une fois. Son meilleur ami, avec qui je m'étais battue, (je me battais avec les garçons dans la cour d'école) m'a aidé à me relever et encouragé. Le soir même je clouais son bec à la grande gueule de service par une remarque cinglante sur son age et son retard scolaire. Et son meilleur ami m'a fait un grand sourire. raaah la la l'amuuuuuurrrr ;D
    3
    Dimanche 12 Juin 2005 à 18:48
    Remember me...
    Night in white satin... (Moody Blues) et Hotel California :) L sooooooooupire.................
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